Traduction de Jean Guiloineau :
Beaucoup d'hommes ont aimé les cloches
que tu as attachées à la pluie;
et tous ceux qui te voulaient,
ont découvert ce qu'ils
voudront toujours -
ta beauté perdue pour toi
comme elle était perdue pour eux -
Ote-moi ce désir de la langue
toutes les choses inutiles
qu'ont faites mes mains;
laisse-moi voir ta beauté détruite
comme tu le ferais
pour quelqu'un que tu aimes.
Ton corps comme un projecteur.
Ma pauvreté révélée.
J'aimerais tester ta charité,
jusqu'à ce que tu cries :
'Maintenant tu dois tester ma gourmandise.'
Et tout dépend de la distance
à laquelle tu dors près de moi -
Ote-moi ce désir de la langue
toutes les choses solitaires
qu'ont faites mes mains;
laisse-moi voir ta beauté détruite
comme tu le ferais
pour quelqu'un que tu aimes.
Affamé comme une arche
sous laquelle les soldats ont passé,
je me tiens dans les ruines derrière toi
avec tes vêtements d'hiver,
la bride de ta sandale cassée.
Mais j'aime te voir nue.
Surtout par-derrière -
Ote-moi ce désir de la langue
quelles que soient les choses inutiles
qu'ont faites mes mains;
dénoue pour moi ta longue robe bleue
comme tu le ferais
pour quelqu'un que tu aimes.
Tu reste fidèle au meilleur des hommes.
Et bien, j'ai peur qu'il soit parti.
Aussi laisse-moi juger ton histoire d'amour
dans la pièce même où j'ai
condamné la mienne à mort.
Je porterai même ces vieux lauriers
qu'il a retirés de sa tête.
Ote-moi ce désir de la langue
toutes les choses inutiles
qu'ont faites mes mains;
laisse-moi voir ta beauté détruite
comme tu le ferais
pour quelqu'un que tu aimes.
Copyright © 1974 Leonard Cohen
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